From: shelly silver (email suppressed)
Date: Fri Jul 25 2008 - 21:13:49 PDT
dear all:
andré iten, founder and longtime director of the biennial of moving
image st. gervais and centre pour l'image contemporaine, geneva, died
on july 23rd. andre was quietly visionary - an incredible curator,
organizer and person. for those who speak french, an article below.
shelly
CULTURE
LE TEMPS I CULTURE I ARTICLE
ANDRE ITEN, UN REGARD DISPARAIT
DECES. IL DIRIGEAIT LE CENTRE POUR L'IMAGE CONTEMPORAINE DE GENEVE.
ELISABETH CHARDON
VENDREDI 25 JUILLET 2008
La nouvelle déchire la douceur estivale: André Iten est décédé mardi
des suites d'un accident cérébral survenu samedi, le jour même de son
56e anniversaire. Le fondateur et directeur artistique du Centre pour
l'image contemporaine (CIC) de Genève se reposait dans sa maison
drômoise après une période difficile, heurté qu'il était par les
débats liés à l'avenir du CIC et à la fusion d'institutions d'art
contemporain au BAC. Des témoignages de soutien du monde entier
avaient malgré tout mis du baume au c¦ur de celui qui a travaillé
pendant un quart de siècle avec beaucoup de discrétion.
Parce que le jeune Iten en référait beaucoup à la culture pour
refuser l'armée, le juge l'envoya «cultiver des betteraves» pendant
huit mois. Ce sera en fait l'ancrage d'un amour des arbres et d'une
militance écologiste. Fils de tramelot, après un apprentissage
d'électronicien, André Iten travaille au Centre de loisirs Marignac,
à Lancy, et suit une formation en emploi comme animateur. Il entre
ensuite à ce qui était alors la Maison des jeunes et de la culture de
Saint-Gervais.
Dix-huit mois après son arrivée, en 1985, la première Semaine
internationale de vidéo (SIV) accueille Bill Viola pour un atelier
qui fait date. Le critique et théoricien français Raymond Bellour
animait la rencontre: «Bill Viola a offert une vidéo qui inaugurait
la collection de Saint-Gervais.» Aujourd'hui, 2700 ¦uvres témoignent
de la richesse des programmes.
Raymond Bellour est revenu à chaque biennale. «Genève était devenu
pour moi un vrai lieu de travail. J'appréciais la façon dont la
manifestation réunissait une compétition, une exposition qui prenait
en compte les installations vidéo malgré des espaces inadéquats, et
des temps de discussion, de compréhension.» Il évoque aussi la façon
dont André Iten donnait «une dimension affective au travail
intellectuel. Il manquait parfois de confiance en lui, mais il
sentait bien les choses grâce à une grande capacité d'ouverture et il
a su le moment venu sortir de la vidéo, avec la vidéo.» La SIV est
ainsi devenue Biennale de l'image en mouvement.
«Il m'a mis le pied à l'étrier»
De Bruxelles, l'artiste Marie José Burki salue également cette
capacité à ne jamais se laisser enfermer dans une chapelle de l'art.
En 1985 déjà, André Iten coproduit la première vidéo de cette élève
de Silvie et Chérif Defraoui. «A un moment où peu croyaient à l'art
vidéo, il m'a mis le pied à l'étrier comme à Simon Lamunière et à
beaucoup d'autres.» Exposée au CIC début 2008, elle vient d'achever
une vidéo sur l'hypocrisie et la corruption du jugement, à nouveau
coproduite à Genève. Une thématique qui fait écho à sa colère contre
une mort tragique arrivée à un moment où, pour elle, André Iten et le
CIC n'étaient pas estimés à leur juste mesure.
C'est aussi la consternation pour Philippe Macasdar. Son alter ego à
Saint-Gervais Genève pour le théâtre a d'abord une pensée très forte
pour les deux jeunes enfants d'André Iten, qui ont déjà perdu leur
maman il y a trois ans. Et il veut se souvenir de la façon dont le
directeur du CIC a développé à Genève un intérêt pour l'art dans sa
dimension sociétale.
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